Une dette à payer !

Décidément la ville était bien agitée en ce moment. Il y avait une massacreuse de panneau, il y avait une horloge qui se remettait en marche tout seul comme par magie, des disparitions, des arrestations, des gens dans le coma qui se réveillaient... C'était comme qui dirait,le bazar ! Mais Vala était bien au dessus de tout ça. Elle se fichait pas mal des petits problèmes des mortels. Seuls ses problèmes d'argent comptaient. Et la milliardaire avait hélas des dettes. Après ce sympathique épisode où Daemon, son cheval – enfin... le cheval de son majordome –, était allé semer la terreur en ville, terrorisant ainsi des élèves partis à la bibliothèque, réduisant une voiture à un tas de ferraille et rendant sa nouvelle moto inutilisable, la blonde s'était vu obligée de donner des explications au Maire, de se racheter une moto et, comble de l'horreur, racheter une voiture à quelqu'un. Enfin, rembourser... ce qui revenait un peu au même.

Lorsque Madame Mills avait découvert qui était l'heureuse propriétaire, elle s'était arrangée pour que la milliardaire ne rembourse rien, laissant ainsi la femme, une certaine Mary Margaret Blanchard, sans voiture. La blonde ignorait pourquoi, soudainement, la maire avait décidé de l'aider mais elle n'avait rien dit et filé doux. Hélas pour son porte-monnaie bien fourni, son précieux majordome avait réussi à la convaincre de dédommager l'institutrice. Pour ce faire, il lui avait un truc comme "Vous me devez bien ça, j'ai entubé les médias juste pour vous ! De plus elle vous en sera très certainement reconnaissante ce qui pourrait être utile pour votre enquête, qui sait ?" Donc, bon, vu comme ça... Elle avait accepté. C'est ainsi que la jeune femme s'était retrouvée à enquêter sur cette Madame Tout-le-monde. Elle savait désormais où elle travaillait, où elle vivait et tout ce qu'elle avait fait ces dernières années.

… Bon, ok, c'était peut-être "un peu beaucoup" pour simplement acheter une voiture à une inconnue. Un beau jour, alors que personne ne s'y attendait, Vala quitta son domicile – qui se trouvait au bord de la ville – pour l'appartement de cette fameuse Mary Margaret. Le lieu où elle vivait tira une moue de mépris à la riche gothique. C'était quoi ce trou à rat ? C'était petit, les gens vivaient les uns sur les autres... Mais quelle horreur ! Comment pouvait-on vivre ainsi ? L'excentrique milliardaire n'aimait pas les contacts humains. Dans sa grand maison, elle avait parfois l'impression d'être seule avec son majordome. Ce qui, d'ailleurs, lui convenait très bien ! Elle avait un personnel aussi discret qu'un caméléon dans un buisson touffu, et lorsqu'elle en remarquait un, elle lui passait vite l'envie de ne pas être aussi discret qu'un fantôme.

Enfin, bref ! Revenons à notre institutrice sans voiture. Un peu dégoûtée par l'endroit où vivait la femme, Vala alla toquer à la porte de cette Madame Blanchard et... attendit qu'on vienne lui ouvrir. Bon, en fait, elle "attendait" en toquant sans s'arrêter. Et si personne ne venait lui ouvrir, elle appellerait son majordome pour forcer la serrure et irait attendre la victime de Daemon assise dans un de ses fauteuils en train de boire du thé comme si elle était chez elle. La milliardaire eut un sourire carnassier à cette idée. Ce pourrait être amusant. Du coup, la jeune femme tenta d'ouvrir la porte. Fermée. Zut ! Elle appela son majordome et, quelques minutes plus tard, la porte était ouverte. Son majordome retourna d'où il venait et la jeune femme alla se préparer un thé.

Ce qu'elle ignorait c'était qu'elle était venue une après-midi en milieu de semaine, aussi les deux habitantes de cet appartement – Emma et Mary Margaret – étaient chacune à leur boulot. La gothique blonde risquait d'attendre un sacré moment avant de voir débarquer l'institutrice ou sa colocataire. D'ailleurs, la jeune femme s'ennuya ferme. D'abord elle attendit la propriétaire des lieux en buvant son thé, avachie dans le canapé. Mais comme personne ne vint, elle finit par regarder tous les objets et toutes les photos que contenait l'appartement. Une fois qu'elle eut fini cette activité, la milliardaire s'avachit de nouveau sur le canapé, posa sa tasse vide sur la table basse. Ainsi allongée, perdue dans ses pensées, la blonde fixait le plafond sans le voir, les yeux écarquillés. On aurait pu croire un mort. C'est ainsi que la trouva l'institutrice en rentrant chez elle. D'ailleurs Vala était tellement perdue dans ses pensées qu'elle ne remarqua même pas que quelqu'un venait d'entrer...